Rapporteur de la conférence des forces Vives de la Nation de février 1990, Albert Tévoédjrè est né le 10 novembre 1929. L’ancien dirigeant de la fédération des étudiants noirs d'Afrique en France était titulaire d’un doctorat en sciences économiques et sociales.
Très tôt engagé en politique, il a eu une carrière assez fournie dans son pays après l’indépendance : secrétaire d'Etat à la présidence, député à l’Assemblée nationale, ministre de l’Information, ministre du Plan, de la restructuration économique et de la promotion de l’emploi. A l’international, il a été fonctionnaire du Bureau international du travail et chef de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire après la guerre de 2002.
Renard
Très habile en politique, certains diront que cela fait lui aussi un personnage controversé. Albert Tévoédjrè a souvent fait le meilleur pari électoral en ce qui concerne les présidentielles. Il a été l’un des principaux acteurs du retour au pouvoir de Mathieu Kérékou en 1996 contre Nicéphore Soglo. 10 ans après, c’est encore lui qui qui déclarera à propos de Boni Yayi : “voici l’homme”. Et cet homme fut élu chef d’Etat à deux reprises.
Sous sa présidence, Albert Tévoédjrè surnommé Renard pour son intelligence et son habileté, sera le premier Médiateur de la République avant de se retirer de la vie politique courant 2013 pour devenir Frère Melchior. Avec son nouveau manteau, l’homme se fait apôtre de la paix. Il prend des initiatives de recherche de la paix par le dialogue interreligieux. C’est dans sa “Maison de la paix” qu’il passera ses derniers jours aux côtés de son épouse
Avec la disparition de cet intellectuel d’envergure, notre pays perd l’un des derniers témoins et acteurs de la construction modèle politique béninois.