Accusé d'avoir sorti de leurs contextes des propos attribués au procureur à travers des publications sur Facebook et Twitter la semaine dernière, le journaliste a été reconnu coupable de harcèlement par le biais d’une communication électronique en vertu de l'article 550 du code du numérique :
"Quiconque initie une communication électronique qui contraint, intimide, harcèle ou provoque une détresse émotionnelle chez une personne, en utilisant un système informatique dans le but d’encourager un comportement grave, répété et hostile est puni d’une peine d’emprisonnement de un mois à deux ans et d’une amende de 500 000 Fcfa à dix millions ou de l’une de ces deux peines seulement."
L'affaire a été rapidement jugée lors d'une audience en comparution immédiate au tribunal de première instance de Cotonou.
Ignace Sossou avait publié sur ses comptes Twitter et Facebook des extraits de propos attribués au procueur Mario Metonou. La magistrat intervenait dans un débat à l'occasion du forum du projet Verifox organisé à Cotonou par Cfi.
Vague de soutiens
L'arrestation du journaliste avait déjà provoqué une vague de réactions des journalistes et notamment sur les réseaux sociaux divisées entre ceux qui exigent la libération du journaliste et ceux qui demandent une sanction exemplaire
Après le verdict, de nombreux internautes notamment des acteurs des médias ne cachent pas leur consternation. "18 mois fermes pour trois tweets. C'est franchement cher payé", s'est désolé par exemple un journaliste sur Facebook.
Une pétition a été lancée sur le site Change pour mobiliser des signatures demandant la libération du journaliste.