C’est par les réseaux sociaux que le phénomène naturel qui se passe à Avédji, arrondissement de Kpinnou, dans la commune Athiémé (département du Mono) a attiré l’attention. Dans des vidéos tournées par des passants vraisemblablement, on aperçoit se projeter du sol d’un espace broussailleux une longue colonne faite tantôt de jets de sable, tantôt de cailloux le tout accompagné d’un grand vent bruyant. L’intensité de la projection permet de deviner que la pression est forte dans le sol.
Selon les témoignages de personnes ayant observé le phénomène à ses débuts, tout est parti d’un forage entrepris dans le périmètre.
Pas de volcanisme
Pour caractériser le phénomène et l’expliquer, la rumeur avance de nombreuses thèses comme celle du volcanisme. Mais il n’en est rien, selon Félix Azonssi, hydrogéologue interrogé par Radio Bénin ce lundi 30 décembre, cinq jours après le début du phénomène. L’ingénieur qui s’était rendu sur les lieux le vendredi dernier explique :
“Il y avait une genre d’émanation. J’étais convaincu qu’on ne peut pas avoir un volcanisme dans une zone sédimentaire comme la nôtre. J’ai fait une petite expérience. A défaut de thermomètre, j’ai pris une perche que j’ai tendue sur le trou pendant 10 minutes. On l’a touché, c’est tout froid. Du coup, j’exclus l’éventualité de volcanisme.”
Zone d’artésianisme
Alors que d’autres scientifiques, notamment des enseignants chercheurs de l’Université d’Abomey-Calavi se sont aussi rendus sur les lieux pour des prélèvements en vue d’analyses, M. Azonssi avance qu’on est en face d’un puits artésien. “Nous sommes dans une zone d’artésianisme. Quand on y réalise un forage, l’eau sort de terre sans pompage”, selon l’ingénieur.
Dans le cas d’espèce, le jaillissement de l’eau a dû être précédé de celui de gaz, du “méthane probablement", ajoute M. Azonssi.
Dans un magazine diffusé sur Radio Bénin en février 2017, des experts affirmaient que les départements du Mono et du Couffo concentrent une centaine de puits artésiens d’où remontent de l’eau sans pression extérieure.